Azzimov a été formée il y a deux ans dans le but de commercialiser une technologie de recherche dont la propriété est d’apprendre en interagissant avec son utilisateur. Elle s’apprête à lancer le produit, qualifié de révolutionnaire, ces jours-ci sous la marque Azzimov dans sa version mobile en visant les marchés nord-américains et chinois en partant. J’essaie de vous expliquer ce que ça mange en hiver en vous avertissant d’avance que des bouts sont demeurés … du chinois justement pour moi.
Quoiqu’il en soit, l’approche a été jugée sérieuse au point que le site américain Red Herring l’a nommée parmi les 100 entreprises les plus prometteuses dans sa liste annuelle 2012. Bien plus, lorsqu’interrogé par Fox News, le président de Red Herring, Alex Vieux, a laissé entendre (à 4,40 minutes de l’entrevue) qu’Azzimov avait le potentiel de figurer parmi les entreprises qui comptent après Facebook. Rien de moins.
J’ai croisé personnellement le président, Benoit L’Archevêque, lors d’une conférence au Webcom. Il y faisait la promotion de la première itération du service qui proposait une recherche améliorée de produits en mode local sur le site du client. Son positionnement intriguait en contrastant avec l’offre plus standard des autres exposants. Sur papier, l’approche semblait prometteuse.
Depuis, la technologie a été apppliquée avec succès au cas de Corbeil Électroménagers et de quelques autres. Pour Corbeil, cela a valu, selon une fiche que m’a remise M. L’Archevêque lors d’une rencontre récente, une augmentation de 121% des ventes en 2010 par rapport à l’année précédente pour une période comparable, alors que l’outil de recherche n’était pas en place.
« Si vous cherchez « frigo » sur le site de Brault et Martineau, vous n’obtiendrez aucun lien parce qu’il indexe seulement les mots officiels inscrits dans la base de données de produits, « réfrigérateur » dans ce cas-ci. En faisant une recherche sur le site de Corbeil, vous allez obtenir le même nombre de liens pour « frigo » ou « réfrigérateur ». Notre outil a compris très rapidement que pour les visiteurs, c’était du pareil au même », explique M. L’Archevêque.
Les prouesses du système sont dues au fait qu’il intègre une forte dose d’intelligence artificielle qui lui permet de faire des liens à partir des requêtes d’un utilisateur et des informations qu’il laisse sur son passage. Il guide la recherche de ce dernier en tenant compte de son contexte. Il apprend au fur et à mesure que les utilisateurs lui posent des questions et offre toujours de meilleurs résultats. Le tout est accompli à travers une démarche que M. L’Archevêque définit comme « la recherche sémantique. »
C’est ce qu’on en comprend quand on n’est pas un spécialiste d’intelligence artificielle, comme moi.
M. L’Archevêque souligne qu’il n’est pas arrivé là par hasard. « Les communications numériques m’ont toujours hanté, mentionne-t-il. J’ai abordé l’informatique à 14 ans avec un Colecovison de 80k de mémoire. Après avoir fondé avec quelques associés en 1995 Génération-Pub, une agence traditionnelle, nous avons vite pris le virage numérique en mettant sur pied Génération Clik en 1999. Nous avons abordé la recherche de produits en voulant améliorer l’expérience-client. Après plusieurs rencontres, nous avons opté pour un système auto-adapté mis au point par un professeur de l’UQAM pour le monde pharmaceutique. Nous avons acheté la technologie. Nous sommes restés sous le radar ces deux dernières années en prenant le temps de travailler avec quelques clients à son rodage. »
Azzimov franchit maintenant une autre étape en accueillant sur un portail générique les utilisateurs de mobiles intelligents à la recherche de produits spécifiques sur le Web. L’entreprise est convaincue que les mobinautes vont l’adopter parce qu’ils vont trouver ainsi beaucoup plus facilement ce qu’ils cherchent.
Les deux marchés les plus intensément convoités à court terme sont l’Amérique du Nord et la Chine. David Ho, président de Kiina Group, une société en contact avec les joueurs importants du secteur des télécommunications en Chine, siège au conseil d’administration d’Azzimov. Jeff Parsons, qui cumule plus de 15 ans d’expérience dans des postes de direction d’entreprises technologiques, est en charge des alliances dans le reste du monde.
L’objectif est ambitieux. M. L’Archevêque a levé le voile sur son modèle d’affaires en affirmant à La Presse que l’exploitation du système de recherche va reprendre en partie le modèle de Google. « Les commerçants qui voudront mettre leurs produits à l’avant-plan paieront pour un positionnement privilégié, du référencement, de la publicité », a-t-il laissé entendre.
Les astres se présentent bien pour Azzimov. Le reste est une question d’exécution. Chose certaine, ça ne prendra pas de temps pour savoir si le filon est aussi gros qu’anticipé et même plus gros. Les technologies vraiment innovantes se répandent le plus souvent comme une trainée de poudre sur Internet.
Et contrairement à Groupon, Azzimov est peu susceptible de faire face à une masse de clones dans le temps de le dire. Sa technologie n’est pas à la portée du tout venant. Elle ne manquera pas toutefois de joueurs à ses trousses si elle déterre une source de revenus significative. On s’y connaît en intelligence artificielle dans beaucoup d’universités à travers le monde, mais peu ont su l’appliquer jusqu’ici au commerce électronique et particulièrement au domaine du mobile comme AZZIMOV.
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